C’est en ville, à la lisière de la trame urbaine orthonormée et dense du 18ème siècle, et en pied d’un quartier « ouvert » et qualifié de cité-jardin du 20ème siècle, qu’élit domicile la Cité Judiciaire. C’est entre le jardin botanique créé au 19ème et un corridor écologique, vestige « vivant » de la forêt primitive, que sa parcelle se développe en profondeur. C’est une architecture « endémique » que la Cité Judiciaire se plaît à construire. Avec des briques de terre crue, fabriquées en Guyane, pleines et ajourées, elle dessine un socle « sécuritaire », mais respirant et vibrant. Avec du bois Cathédrale, elle déroule un ruban périmétrique qu’elle relève en coiffe protectrice (tournée vers le jardin botanique), et surligne ainsi son socle, d’une singulière canopée. Mais c’est aussi une architecture forte d’une symbolique judiciaire qu’elle se plaît à écrire. Avec son socle et sa canopée, elle exprime la dualité de ses usages – public et tertiaire. Avec un seuil magistral, creusé dans l’épaisseur de son socle, elle gagne en monumentalité mais révèle aussi toute la noblesse de ses fonctions. Avec son Allée des pas perdus enfin, construite en bois Angélique, qui traverse la cité sur toute sa hauteur depuis son seuil jusqu’à son parc, elle souligne et illumine son paysage de forêt intérieure. Bord2 de quatre patios, comme autant de fragments (…), elle crée un univers archaïque. Un univers comme une allégorie à « l’Arbre de la justice ».